Quand établir le diagnostic ?
Le diagnostic initial de la Délétion 22q11 peut être posé à différents âges, cela dépend du type d’anomalies en présence et du médecin qui suit le patient, service hospitalier, médecin de ville, pédiatre, ORL, pédopsychiatre, généraliste, psychiatre.
Le Diagnostic Prénatal (DPN)
Un diagnostic prénatal peut être réalisé pendant la grossesse :
- si le fœtus présente des anomalies qui font penser à ce diagnostic (malformations cardiaques, rénales ou thymiques),
- pour une grossesse qui suit la naissance d’un enfant atteint de microdélétion de novo,
- si l’un des deux parents est porteur lui-même de la délétion.
Ce diagnostic consiste à déterminer si le fœtus est porteur de la Délétion 22q11.
Plusieurs méthodes existent : l’amniocentèse, la choriocentèse, la surveillance échographique (Voir chapitres malformations cardiaques et rénales).
Pour estimer la gravité de l’atteinte du foetus, on peut utiliser l’échographie qui permet de dépister les malformations, en particulier cardiaques.
Il est cependant très difficile d’obtenir des informations sur l’étendue des symptômes tels que l’insuffisance vélopharyngée, la fente palatine ou l’atteinte cognitive.
Si le diagnostic est confirmé il est possible d’avoir recours à une IMG (Interruption Médicale de Grossesse) sans limitation du nombre de semaines d’aménorrhée ou envisager une intervention chirurgicale du bébé après la naissance.
À la naissance
Lors d’une hospitalisation de l’enfant pour une anomalie du cœur, lorsque le niveau de calcium ou de certaines hormones comme la parathormone est faible, si l’on constate des anomalies immunologiques spécifiques (déficience des lymphocytes T), une fente palatine, des cordes vocales soudées ou des problèmes alimentaires tels que la défaillance du réflexe de succion, le médecin peut penser à une Délétion 22q11.
Chez l’enfant
Les enfants en âge d’aller à l’école peuvent être testés s’ils ont une voix nasonnée (causée par une insuffisance vélopharyngée), une hypocalcémie, des difficultés d’apprentissages ou des difficultés cognitives (attention, mémorisation).
À l’âge adulte
Il peut arriver que les adultes soient diagnostiqués à la suite du diagnostic de leur enfant ou parce qu’’ils développent des troubles psychotiques ou une hypocalcémie et que l’on se rappelle d’indices diagnostiqués pendant leur enfance.
Le bilan médical
Le généticien, lorsqu’il annonce le diagnostic de la Délétion 22q11 doit envisager un bilan médical approfondi.
Les examens systématiques suivants sont prescrits :
- une échographie cardiaque et rénale,
- un bilan sanguin (contrôle thyroïdien et immunitaire),
- un examen NFS (plaquettes),
- une analyse des urines (rapport Calcium / créatinine).
Des examens complémentaires peuvent être demandés en fonction du phénotype individuel, chaque personne atteinte par le syndrome de la Délétion 22q11 étant touchée de manière différente.
Les signes et les symptômes
Selon les résultats de nombreuses études réalisées sur le syndrome, il existe plus de 200 signes et symptômes de la Délétion 22q11.2. Une liste non exhaustive est disponible sur le site : www.connect22.ch
Voici la liste des anomalies et symptômes les plus fréquents :
- anomalies ORL et palais (95%),
- difficultés d’apprentissage/intellectuelles (95%),
- problèmes alimentaires (80%),
- malformations cardiaques (75%),
- hypotonie musculaire (75%),
- hypocalcémie transitoire (60%),
- déficit immunitaire (60%),
- scolioses (45%),
- anomalies des voies urinaires (40%),
- problèmes psychiques et psychiatriques (30% à 50%),
- anomalies dentaires (40%),
- personnes de petite taille (30%).
D’autres malformations concernent :
le squelette polydactylie, pieds bots;
l’appareil digestif constipation, malrotation du tube digestif.
La prise en charge est donc multidisciplinaire. C’est une équipe qui se constitue autour de l’enfant pour lui permettre le meilleur développement possible : les parents, le pédiatre, l’ORL, le cardiologue, l’orthopédiste, l’orthophoniste, les enseignants, le psychologue, le psychiatre etc. Il faut envisager des prises en charge précoces, mais aussi qui soient suivies et à long terme.
L’évolution du syndrome est en grande partie conditionnée par la nature des malformations congénitales et la santé psychique.